Alerte sociale intersyndicale départementale + Compte rendu d’échange téléphonique avec l’IA DASEN et l’IENA

L’ALERTE SOCIALE DEPARTEMENTALE

Les 4 syndicats représentatifs du 1er degré (SNUipp-FSU, SE-UNSA, SGEN-CFDT et SNUDI-FO) ont envoyé ce jour une alerte sociale à l’IA DASEN :

Cette alerte sociale fait suite à celle effectuée nationalement et témoigne de l’impréparation et des difficultés rencontrées sur le terrain dans ce contexte de reprise forte de la covid-19. Les errements et changements brutaux opérés par notre ministère, même s’ils ne sont malheureusement pas inédits , singulièrement depuis l’apparition de la pandémie, rendent très difficile notre travail dans les écoles. Et ce n’est pas le protocole dit “renforcé” qui permet de venir à notre aide…

COMPTE RENDU DE NOTRE ECHANGE TELEPHONIQUE AVEC L’IA DASEN et l’IENA

Nous avons été joints ce lundi 2 novembre en fin de journée par téléphone par Mme Orlay, IA DASEN et M. Gauthier, IENA.

Cet échange a permis de faire état de plusieurs points :

Le moment d’hommage à Samuel Paty :

Nous avons déploré la façon dont les choses ont été “organisées”. Nous avons dit que l’hommage n’avait pas été à la hauteur de ce qu’il aurait du être. Ne pas pouvoir préparer cela en amont, avec un temps d’échanges entre collègues, n’a pas permis la mise en place nécessaire. Nous avons rappelé que nous avions demandé que la rentrée soit décalée d’un jour afin de pouvoir effectuer ce travail de préparation.

Mme Orlay nous a dit qu’elle ferait remonter nos remarques à ce sujet à la rectrice d’Académie, Mme Laude.les retours de terrain : nous avons fait état des nombreux appels ou mails de collègues plus ou moins désemparé.e.s et en recherche de réponses à leurs questions pratiques.

Le nombre des élèves par classe :

Nous avons dit que dans ce contexte sanitaire, il fallait songer à envisager la classe en demi-groupes, meilleure manière de permettre la distanciation et la protection, de façon à ce qu’il y ait plus d’équité entre les différentes conditions d’accueil d’un endroit à un autre (nombre des élèves dans la classe, taille de la classe). Cela devrait aussi permettre, en cas de durcissement encore de la situation sanitaire, de na pas avoir à fermer les écoles.

Mme Orlay nous a demandé quelles solutions nous avions à proposer pour ce faire.

Nous avons répondu  qu’il devenait urgent que le ministère active la première hypothèse du plan de continuité pédagogique avec l’accueil de demi-groupes d’élèves permettant ainsi distanciation physique et non brassage. L’autre partie des élèves pouvant être accueillis par des structures périscolaires avec une rotation des groupes permettant une scolarisation à mi-temps de tous les élèves.

Nous avons rappelé que lors de la dernière carte scolaire, nous avions dit qu’il était nécessaire d’anticiper une reprise de situation pandémique en mettant en place un plan de recrutements de professeurs des écoles afin de diminuer drastiquement le nombre des élèves par classe. En effet, outre les non négligeables bénéfices en terme de pédagogie et d’aide aux élèves les plus en difficulté, diminuer le nombre des élèves par classe permettrait de mieux appréhender une reprise de l’épidémie et ainsi de mieux la contrôler et la combattre.

Mme Orlay a répondu qu’il fallait interroger le maillage du territoire, la répartition des moyens alloués, l’équité de traitement entre les écoles. Ce que l’on proposait demande des moyens.

Nous avons dit que l’ouverture de la liste complémentaire était une possibilité qui permettait de répondre au plus vite en termes d’emplois. On a déjà connu par le passé des recrutements décalés dans le temps ainsi qu’une formation elle aussi décalée d’un an. Cette hypothèse n’est pas idéale mais elle est meilleure que la contractualisation synonyme de précarité. Ensuite, sur un plus long terme, des créations de postes doivent être programmées.

La tenue des Conseils d’Ecole : dans un contexte de reprise forte de l’épidémie, beaucoup de collègues trouvent inappropriée la tenue des CE en présentiel.

Suite à notre intervention le matin même à ce sujet, M. Gauthier nous a dit avoir transmis un message de clarification à ce sujet : les CE peuvent être décalés d’une semaine pour permettre une organisation sous forme de visioconférence ou hybride (présentiel pour les un.e.s, à distances pour les autres. Il nous a dit tenir au maintien de la tenue des CE pour des raisons démocratiques. Nous avons dit qu’entre la mise en place d’un confinement restreignant les libertés individuelles et durcissant les conditions de travail, garder ce type de réunions, singulièrement en présentiel, était difficile à comprendre…

La notion de brassage.

1 – cas des ULIS

Nous avons demandé comment les choses allaient être organisée pour ces élèves et collègues, sachant que dans le protocole sanitaire il est stipulé :

La limitation du brassage entre élèves de groupes différents (classe, groupes de classes ou niveau) est requise. En fonction de leur taille, les écoles et établissements scolaires organisent le déroulement de la journée et des activités scolaires pour limiter les croisements entre élèves de groupes différents (classe, groupes de classes ou niveau).

M. Gauthier nous a dit qu’il allait communiquer afin de préciser les choses.

La notion de brassage est un élément du protocole sanitaire “renforcé”, protocole que nous avons critiqué tant par son côté imprécis que par son caractère faisant reposer sur nous épaules des responsabilités que nous devrions pas avoir à endosser. En effet, le “si possible” peut être utilisé pour nous reprocher de ne pas avoir mis en place tout ce qui était “possible”.

2 – Cas des brigades

Nous avons alerté sur la situation des brigades mais aussi des collègues intervenant dans plusieurs écoles différentes.

Comment éviter les brassages?

Des collègues font des remplacements courts, leur situation les exposent de fait plus. Il nous apparaît nécessaire de veiller à préserver la plus grande cohérence “possible” quant à leurs affectations (mêmes écoles) et à veiller tout particulièrement à leur situation si en remplacement de collègues ayant contracté la covid ou ayant éte cas contact.

3 – Les PESA

Lorsque les PESA ne sont pas dans les classes, ils doivent garder leur enseignement à distance et pas être réunis à l’INSPE. Nous avons alerté sur une demande de la direction de l’INSPE de garder les PESA en présentiel.

M. Gauthier nous a indiqué qu’il prônait le moindre brassage possible et qu’il n’était pas judicieux dans la période que les cours aient lieu en présentiel à l’INSPE. Il nous a dit s’assurer qu’il en serait bien ainsi.

Les personnels vulnérables ou à risque

Nous avons dit qu’il était impérieux de clarifier les choses et d’informer tous les personnels des critères permettant de définir la notion de “personnel à risque”.

Un employeur ne doit pas exiger d’une personne dont la santé ne le permet pas de se rendre à son travail. Le travail à distance doit être proposé à tout.e collègue entrant dans les critères de vulnérabilité.

L’échange fut long et nous avons signifié en conclusion que nous allions déclencher une alerte sociale Intersyndicale au niveau du département sur le sujet de la crise liée à la covid-19 et aux “solutions” imposées par le ministère.