Présents : Mme Orlay, IA DASEN, Mme Grizon, secrétaire générale de la DSDEN, 1collègue du SE-UNSA, 1 collègue du SGEN-CFDT et Fabrice Prémaud pour le SNUipp-FSU
Cette rencontre s’est tenue de 17h à 19h sous forme de visio conférence.
Elle s’inscrivait dans la suite logique du déclenchement de notre alerte sociale faite en intersyndicale ce mardi et à laquelle notre administration devait répondre sous 3 jours.
Cette alerte sociale départementale a été faite en complément de l’alerte sociale faite au niveau nationale et qui a débouché sur un appel national à la grève pour ce mardi 10 novembre prochain. Les réponses apportées n’ont malheureusement pas été satisfaisantes.
Au niveau départemental, les échanges nous ont permis de porter de nombreux témoignages d’écoles, de directrices, de directeurs, de collègues, d’AESH déjà fatigués et encore sous le choc des atermoiements de notre ministre dont le discrédit atteint désormais des sommets.
Les réponses qui nous ont été apportées ont “en même temps” traduit une réelle écoute mais aussi une grande limite d’action pour améliorer les choses sur le terrain.
Le SNUipp-FSU avait en amont de cette entrevue tenu 2 réunions d’informations syndicales mais aussi reçu de nombreuses réactions de collègues et d’AESH tant par mail que par téléphone. Ce début de semaine de rentrée aura été particulièrement dense. Nous sommes intervenus, y compris pendant les vacances, auprès de la DSDEN (cf les mises à jour de notre article “Coronavirus” auprès de M. Gauthier & Mme Grizon) mais aussi dès lundi 2 novembre avec Mme Orlay et M. Gauthier par téléphone (cf Compte rendu)
Nous nous sommes connectés pour cette audience forts de nombreux exemples et soucieux de proposer des solutions concrètes pour que les conditions de travail de tou.te.s soient améliorées.
Compte rendu de la rencontre
Remarque : cette réunion a été soigneusement préparée en bureau syndical du SNUipp-FSU 87 puis avec les 2 collègues des 2 autres syndicats présents lors de la rencontre.
Mme Orlay a tout d’abord rappelé les points à l’ordre du jour de notre alerte sociale.
Nous avons pu apporter également d’autres interrogations ou problèmes rencontrés sur le terrain et que vous nous avez fait remonter.
Nous avons dénoncé le protocole sanitaire en vigueur, beaucoup moins protecteurs qu’au printemps dernier alors même que le virus est beaucoup plus virulent, singulièrement dans notre département, ce qui n’était pas le cas lors de la première vague, mais aussi dans l’ensemble du pays.
Le travail en demi-groupe
Nous expliquons notre proposition : vaut-il mieux que l’école se poursuive en présentiel (1 semaine sur 2 par exemple) pour les élèves ou revenir à la situation décidée le 13 mars ?
De notre point de vue, l’école en présentiel doit continuer. Pour ce faire et éviter le confinement plus radical, la distanciation réelle, à tous les moments de la journée, doit être réalisée. Dans des classes à 25 ou 30 élèves, c’est une gageure.
Travailler en demi-groupe ne signifie pas travailler à la fois en présentiel et en distanciel. Cela doit permettre d’accueillir tous les élèves et de ne pas rompre l’obligation scolaire.
Quant aux élèves n’étant pas dans le groupe à l’école, ils peuvent soit être gardés en prenant l’attache des collectivités territoriales qui doivent être aidées pour cela par l’Etat, soit rester à la maison quand les parents peuvent les garder. Mais cette organisation là ne remet pas en cause l’obligation scolaire ou le retour à l’école sur la base du volontariat comme on l’a malheureusement vécu au premier confinement.
Le recrutement sur la liste complémentaire
Cette forme de recrutement s’est déjà fait dans les années passées et, même si elle ne représente pas un idéal, est une meilleur solution que l’appel aux contractuels que l’on remerciera à la fin de l’année. Au regard de la situation actuelle, un levier premier est à actionner : celui de la baisse drastique du nombre des élèves par classe. Nous avions déjà fait cette proposition lors de la dernière carte scolaire mais en vain. Il est maintenant évident que fasse à l’épidémie et pour assurer au mieux la distanciation, il faut limiter le nombre des élèves par classe. Et donc créer des postes. Pérennes ! La formation des collègues ainsi effectuée pourra être faite dans un deuxième temps, après la fin de cet épisode épidémique (année n+1 comme cela s’est déjà fait par le passé).
Les problématiques d’articulation entre le scolaire, le périscolaire, les transports et la cantine.
Nous avons apporté de nombreux témoignages d’aberrations dans la gestion du brassage et de la distanciation. Nous avons notamment parlé de la situation dans les écoles de la ville de Limoges :
- gestion des repas et du périscolaire
- des écoles accueillent entre 2 et 3 services de cantine donc des écoles mises en contact les unes avec les autres
- Malgré la vidéo France 3, la plupart des élèves sont mélangées au table, sans distanciation puis tous dans la cour après, circulent mélangés dans les couloirs
- Les horaires ne sont cette fois-ci pas décalés alors que le taux d’incidence est bien plus élevé qu’au printemps.
- Les enfants sont plus nombreux et donc mélangés en étude
- Pas d’embauche dans le périscolaire, donc aucun changement
- Ménage et désinfection : aucune mesure prise en termes de personnels ou d’horaires sup
- lorsque les personnels de ménage embauchent il est 8h45, tout le monde est rentré. Ce sont les enseignants qui doivent ouvrir les fenêtres au moins 1/4 d’heure avant l’entrée (quand ils le peuvent)
Mme Orlay : on est en contact régulier avec la ville, encore le 2 novembre dernier. Mais les compétences de la ville et/ou de l’école ne sont pas les mêmes.
Nous rappelons les incohérence des règles sanitaires en fonction des différents moments.
Mme Orlay rappelle l’objectif du protocole qui est de réduire autant que faire ce peut la transmission du virus.
La communication à propos des cas covid, ou contacts ou de suspicion covid
Nous demandons que soit précisée la communication en direction des directrices – teurs. En effet, il n’est pas dit la même chose dans la FAQ (Foire Aux Questions) sur le site du ministère et dans les mails envoyés aux directrices – teurs. Nous précisons aussi que les critères au sujet des cas contacts ont évolué sur le site de la Sécurité Sociale.
Les responsables légaux ou les personnels sont-ils informés s’il y a un ou des « cas confirmés » au sein de leur école ou établissement scolaire ?
Oui dans la FAQ : Il appartient au directeur d’école ou au chef d’établissement de prévenir les personnels et les responsables légaux, suite à un cas confirmé dans l’école/établissement :
• soit leur enfant ou le personnel est susceptible d’être contact à risque et que par mesure de précaution il ne doit pas venir dans l’établissement jusqu’à la validation par l’ARS;
• soit leur enfant ou le personnel n’est pas identifié comme contact à risque à ce stade malgré la présence d’un cas à l’école ou dans l’établissement.
Après validation par l’ARS, le directeur d’école ou le chef d’établissement indique aux personnels ou responsables légaux des élèves s’ils sont ou non identifiés comme contacts à risque. Si le personnel ou l’élève n’est pas contact à risque, il revient dans l’école ou l’établissement scolaire.
Les choses sont moins claires dans le courrier au directrices-teurs
Mme Orlay : comment participer à la diffusion la moins rapide possible ?
La doctrine évolue sans cesse : quand un élève est covid, on procède à l’éviction. Puis les enfants ont des masques. Depuis le retour des congés, fiche tracing 19. Le médecin la valide et donne l’info à la directrice ou au directeur. L’information est partagée entre ARS, Mme Biogeau, médecin du rectorat et la directrice ou le directeur pour que communication soit faite aux familles le plus rapidement possible.
Mme Grizon : Sentir le contexte de l’école pour ne pas non plus inquiéter outre mesure.
Mme Orlay : l’information est générale et est sur le site.
Le cas contact est confirmé quand l’ARS est dans la boucle.
Comment se passe la gestion des personnels en suspicion d’avoir contracté la maladie ?
Isolement test résultat : pas d’arrêt maladie mais certificat d’isolement
Mme Orlay fait état de plus de 1600 cas contacts pour un peu plus de 200 cas avérés.
Les décloisonnements ?
Les APC ?
Mme Orlay : Que cherche t-on, les contenus, comment fait-on ? Revoir les contenus.
Nous précisons que l’organisation des APC ou des décloisonnements peut ne plus être en cohérence avec le protocole sanitaire et qu’il convient de laisser les équipes s’adapter et éventuellement interrompre ces actions là.
Mme Orlay : Les équipes d’école doivent voir comment s’organiser.
Ce que l’on regarde c’est le bien-être des élèves. C’est aussi leurs résultats.
Nous demandons aussi la communication du nombre de cas (demande déjà faite en audience)
Brigades qui se déplacent souvent
Nous rappelons la situation de ces collègues, ainsi que celle des TRS et AESH amenés à se déplacer dans plusieurs écoles. Nous demandons que leurs déplacements soient le plus réduits possibles et qu’ils soient tout particulièrement dotés en masques chirurgicaux (demande que nous faisons aussi pour l’ensemble des collègues, nombreux sont ceux nous ayant fait savoir leur préférence pour ce type de masques là (qualité de protection + confort).
Comment faire quand un.e collègue n’est pas remplacé.e ?
Mme Grizon nous dit que cette situation ne s’est pas encore présentée et que depuis la rentrée tous les collègues absents ont été remplacés.
Qu’est-ce qui est prévu en termes de remplacement ?
Mme Grizon : Depuis le 2 novembre, pas de difficulté de remplacement. On réfléchit en ce moment sur la question de la formation. Arbitrage entre préserver le vivier et assurer les formations. L’objectif est d’assurer les suppléances. La liste des personnels vulnérables s’affine. Décret de mai 2020, en ASA pour les enseignant ou AESH.
Si on n’arrive plus à accueillir, il faudra alors effectuer un traçage des élèves : noter les élèves placés dans telle ou telle classe au cas où ils pourraient être cas contacts.
Les Conseils d’Ecole
Nous nous sommes faits l’écho de nombreux collègues très en colère par le maintien de l’organisation des Conseils d’Ecole dans cette période où cette question ne devrait pas émerger.
Nous faisons état des CE qui ne peuvent pas être mis en distanciel. Comment faire si l’on ne peut avoir une salle adaptée au nombres de membres ? Ou si les parents d’élèves n’ont pas les outils ou la connexion pour ce faire?
Mme Orlay : Ce n’est pas de ma compétence que de permettre que les CE ne se tiennent pas au regard des textes. Ni de mon ressort, ni prévu.
Nous faisons état d’autres choix faits dans d’autres académies.
Mme Orlay : Trouver des solutions pour que la continuité scolaire soit possible.
Nous faisons état de la surcharge de travail dans cette période particulière et des nécessaires décisions à prendre de façon à permettre à chacun.e de ne pouvoir poursuivre son travail dans des conditions satisfaisantes.
Mme Orlay : il faut alléger ou aménager.
Mais on ne sait pas quand on aura une réponse...
Au sujet des ENT , il nous est répondu que la question va être posée. Mais l’harmonisation d’équipement est nécessaire.
Il est temps que les personnels soient entendus et considérés dans la difficulté
Ecole à 4,5 jours
Nous demandons à ce que là où les équipes constatent que ce rythme ne convient pas dans la période, pour diverses raisons dont l’arrêt de certaines activités dans le cadre du périscolaire pouvant aboutir à des temps de garderie de 15h30 à 18h par exemple, il soit possible de changer les horaires scolaires pour revenir à 4 jours, le temps que l’épidémie passe.
Mme Orlay dit que cela n’est pas à encourager mais que si mairie et équipes en font la demande auprès de l’IEN en la justifiant, alors, des décisions pourront être prises.
Les Contractuels
Recrutement de contractuels : 4 contractuels de plus ont été recrutés en octobre (portant leur nombre à 14 maintenant), basés sur Limoges et aux alentours. Leur formation a lieu cette semaine. Ils-elles abonderont la brigade.
Nous demandons des explications au sujet d’une promesse de faite à une personne puis non suivi d’effet. Réponse différée.
Retour sur la rentrée…
Nous demandons à lire, pour illustrer notre propos, un extrait de mail d’une collègue reçu à la section et ô combien pertinent :
Bonjour à tous,
J’espère que votre santé est bonne. On ne peut espérer que cela ; le moral est en berne.
Un petit mail pour dire ma colère :
« On doit soutenir les enseignants, on pense bien à eux pour la rentrée… » Voilà ce qu’on a entendu dans les médias après l’assassinant de notre collègue Samuel Paty.
Résultat : lundi matin, nous étions tout seuls avec nos élèves masqués pour les préparer à la minute de silence, pour parler de liberté d’expression, de laïcité … Nous étions tout seuls pour faire cette minute de silence avec eux.
Pas une heure pour parler entre adultes de notre choc, de notre sidération et pour certains de notre peur.
Nous étions seuls aussi pour ensuite imaginer une protocole sanitaire dans l’urgence, faire au mieux, expliquer.
Résultat de nos cogitations dans l’ école : accueil dans les classes le matin et l’après-midi, récréations décalées, zones dans la cour.
Journée continue permanente…
Mme Orlay nous redit ce qu’elle nous avait dit lundi lors de notre échange téléphonique, à savoir qu’elle fera remonter nos commentaires sur ce sujet.
Nous lui faisons confiance et ne doutons pas que ce sera fait.
Organisation du travail pour les collègues en ULIS
Mme Grizon : concernant les ULIS et sur les élèves à besoins particuliers, le message est prêt à être envoyé.
Mme Grizon nous dit que 3 messages à envoyer aux directrices-teurs sont prêts : doit-on les envoyer liés ou séparément ? nous demande-t-elle.
Nous faisons la même réponse, à savoir que dans cette période, il vaut mieux effectuer plusieurs avec un seul objet à la fois de traité. L’information passée peut plus facilement être retrouvée que si plusieurs sont mélangées dans un même message.
Un message, un sujet : plus de réactivité
Pour les personnels vulnérables ou ayant des proches : masques type 2 et type 2R selon les médecins
Mme Grizon dit qu’elle va se renseigner à ce sujet.
Les AESH
Beaucoup de témoignages nous sont parvenus faisant état de distanciation impossible à réaliser avec les enfants suivis et de masques insuffisamment protecteurs. Nous demandons la plus grande vigilance à ce sujet et la dotation pour ces personnels de matériel adapté et protégeant mieux que les masques en tissu.
Mme Grizon nous dit avoir conscience de la difficulté rencontrée par ces personnels.
Nous demandons quand aura lieu la prochaine livraison de masques pour les adultes et demandons qu’elle soit composée de masques chirurgicaux et non tissu. Nous demandons aussi la livraison dans toutes les écoles de masques à destination des élèves. Nous rappelons que nous demandons au ministère que ce ne soit pas aux parents de doter les enfants de masques.
Il en va de l’égalité de traitement, chacun doit aussi bien être protégé que l’autre. De ce point de vue, la notion d'”uniforme” est pertinente !
Pour conclure, nous avons dit que les masques devraient être acheminés dans chaque école par un ancien fleuron de la Fonction Publique : La Poste. Et non être portés dans des écoles “Centre de tri” par des Conseillers pédagogiques ou des IEN, dont ce n’est pas la fonction, pour être enfin récupérés par des collègues, le plus souvent celles et ceux en charge de la direction de leur école. Charge à eux alors d’assurer la distribution à leurs collègues. Tout ce temps et cette énergie feraient bien besoin pour effectuer un autre travail, bien nécessaire en ces temps si difficiles.
A l’issue de la rencontre, même si beaucoup de choses ont pu être dites, peu d’évolution tangible, en tout cas pas permettant d’améliorer sensiblement la situation dans les écoles.
Alors, dans ce cadre d’alerte sociale, que se passe-t-il lorsque les réponses faites ne sont pas à la hauteurs des questions posées ?
On est obligé de rentrer dans une logique de construction de rapport de force :
- en proposant à chaque collègue de remplir une fiche SST pour dénoncer ses conditions de travail ainsi que celles de ses élèves.
- en renvoyant des motions de conseils des maîtres
- en remplissant la déclaration d’intention de faire grève le 10 novembre prochain
- en faisant grève MARDI 10 NOVEMBRE prochain !
Ne nous laissons pas faire, luttons, pour la sécurité de tou.te.s, enseignant.e.s, AESH, élèves, parents d’élèves, mamies et papys…
Fabrice Prémaud, co secrétaire du SNUipp-FSU 87