Prise en charge d’une partie des cotisations de protection sociale complémentaire par l’Etat : leurre ou vrai avancée ?

Mise à jour du 03/11/2021

Pour tout comprendre des enjeux de cette réforme, lisez le 4 pages ci-dessous :

Textes de référence: – Décret n° 2021-1164 du 8 septembre 2021 relatif au remboursement d’une partie des cotisations de protection sociale complémentaire destinées à couvrir les frais de santé des agents civils et militaires de l’Etat

Ce décret ouvre le droit à la prise en charge par l’Etat d’une partie des cotisations payées par l’agent·e en matière de complémentaire santé. Il entrera en vigueur au 1er janvier 2022.

Ce décret constitue une phase transitoire dans la prise en charge par l’Etat d’une partie des cotisations de protection sociale complémentaire. Elle évoluera, à terme. Nous continuerons à suivre l’avancement du dossier.

leurre ou vrai avancée ?

La réforme de la PSC va rendre possible la participation financière des employeurs publics à la complémentaire et d’améliorer très légèrement le pouvoir d’achat de certain-es agent-es.

  • Oui mais : elle va déstabiliser les solidarités actuelles, la Sécurité sociale et le modèle mutualiste. En effet la loi ne prévoit pas la participation de l’employeur en faveur des retraité-es, des vacataires ou des enfants. La solidarité entre les niveaux de revenus serait aussi mise à mal : les cotisations forfaitaires et non proportionnelles pèseraient davantage sur les revenus les plus faibles.
  • Les 15 euros, qui seront d’ici 2 ans, 30 euros bruts devront représenter 50% de la couverture santé, hors nous sommes (pour ceux qui sont à la MGEN) mieux couverts que cela et c’est donc une moins bonne couverture santé qui est proposée. Cela risque d’entrainer des sur-cotisations (pour ceux qui peuvent) afin d’être couverts à la même hauteur qu’aujourd’hui…
  • Séparation de la couverture santé et de la prévoyance : La santé correspond à la couverture de frais en maladie, maternité et accidents et la prévoyance à la couverture contre les risques de pertes de revenus liés aux arrêts maladie de longue durée, à l’invalidité ou au décès (pour les ayants droit). Pour la FSU, la PSC doit obligatoirement couvrir simultanément les prestations en santé et en prévoyance car les conditions de travail, et donc l’employeur, peuvent être à l’origine de maladie mais aussi d’incapacité de travail et de décès.
  1. Qui est concerné ?

Sont concernés, les fonctionnaires titulaires et stagiaires, les agent·es contractuel·les de droit public ou de droit privé de l’Etat placé·es dans l’une des positions ou situations suivantes :

  • Activité ;
  • Détachement ou congé de mobilité ;
  • Congé parental ;
  • Disponibilité pour raison de santé, congé sans rémunération pour raison de santé ou tout dispositif de même nature ;
  • Congé de proche aidant, congé de présence parentale et congé de solidarité familiale ;
  • Position, situation ou congé de toute nature donnant lieu au versement d’une rémunération, d’un traitement, d’un solde, d’un salaire, ou d’une prestation en espèces versée par son employeur.
  1. Quelles cotisations sont concernées ?

Les cotisations de protection sociale complémentaires éligibles au remboursement sont celles versées par l’agent·e, en qualité de titulaire du contrat ou d’ayant droit d’un contrat, à l’un des organismes suivants :

1° Mutuelles ou unions relevant du livre II du code de la mutualité ;

2° Institutions de prévoyance relevant du titre III du livre IX du code de la sécurité sociale ;

3° Entreprises d’assurance mentionnées à l’article L. 310-2 du code des assurances.

Lorsque l’agent·e est ayant droit d’un contrat collectif, les cotisations sont éligibles à condition qu’elles ne fassent pas l’objet d’un financement d’un autre employeur.

Si l’agent.e est bénéficiaire de la Complémentaire Santé Mutualisée (ex CMU), il.elle ne peut bénéficier d’une participation de l’employeur supérieure à ce qu’il·elle verse.

  1. Montants, modalités et conditions de versement

Le montant est fixé à 15 euros nets bruts par agent·e et  par mois. Il est non proratisable et versé mensuellement.

En situation de temps partiel ou d’emploi à temps incomplet, l’agent bénéficie du remboursement dans les mêmes conditions que s’il·elle travaillait à temps plein ou complet.

Lorsque l’agent·e :

  • entre en fonction ou change d’employeur au cours d’un mois, le versement est assuré par le nouvel employeur.
  • n‘est plus éligible suite à un changement de position statutaire, le versement est maintenu jusqu’à la fin du mois au cours.
  1. Procédure de demande

L’agent·e adresse sa demande à l’Education Nationale.

Il·elle joint à cette demande une attestation émise par l’un des organismes prévus. Cette attestation précise que le contrat couvre les frais occasionnés par une maternité, une maladie ou un accident et que soit :

  • l’agent·e est bénéficiaire d’un contrat à titre individuel ;
  • l’agent·e est bénéficiaire en qualité “d’ayant droit” à condition que ce contrat ne fasse pas l’objet d’un financement d’un autre employeur.

L’agent·e doit signaler tout changement de sa situation individuelle de nature à modifier les conditions d’éligibilité au remboursement.

L’Education Nationale peut procéder à tout moment à un contrôle.

La MGEN, et peut-être d’autres complémentaires ont déjà envoyé l’attestation à transmettre à l’employeur. Les services départementaux ne sont pas en mesure de gérer la réception et l’archivage de ces documents.

Il y a lieu de bien conserver cette attestation afin de pouvoir la transmettre au moment où l’administration en fera la demande.

Pour l’envoi du justificatif vous pourrez utiliser la plateforme Colibris, en cours de déploiement dans toutes les académies, et adresser votre demande de remboursement forfaitaire mensuel brut de 15 €, correspondant à une partie des cotisations de protection sociale complémentaire (PSC) destinées à couvrir les frais de santé.

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