“Chacun son école et tant pis pour les inégalités”

“Notre école faisons la ensemble” aurait dû s’appeler “chacun son école et tant pis pour les inégalités”

Alors que le baromètre de la DEPP vient de rendre son rapport qui montre à la fois l’épuisement des personnels de l’éducation nationale mais aussi un temps de travail hors norme : les PE travaillent en moyenne 43h par semaine, nous recevons un mail dans nos boîtes pro afin de mettre en place une grande concertation.

Sur quel temps Mme la Rectrice ?

Nous sommes libres de nous organiser comme nous le souhaitons… Ouf! Mais comment peut-on encore nous suggérer de devoir, encore une fois, trouver des solutions, s’inscrire dans des projets, penser à la réussite de toute.s, aux bien-être de toute.s et à la réduction des inégalités, comme si cela n’était pas notre quotidien ! Alors que nous avons juste terminé de rédiger les projets d’école, que la DEPP elle-même fait part de son rapport montrant le malaise dans la profession, la seule piste pour améliorer l’école publique reposerait uniquement sur nos épaules à coup de projets innovants ?

Sous couvert de liberté de s’organiser, de 500 000 000 d’euros de fonds pour l’innovation et de 3 thèmes qui en sont presque devenus des poncifs, l’État maquille sa volonté de démanteler l’école publique. Chacun va donc réfléchir, se concerter, mettre en place des projets et avoir les financements à la hauteur de son innovation ? Et les élèves dans tout ça ? Selon l’école où ils seront inscrits ils auront plus ou moins droit à l’innovation, aux moyens qui vont avec? Ils continueront à être parfois jusqu’à 30 dans la même classe ?

Et nous ? Les PE, sommes-nous des machines, des êtres infaillibles qui n’auront jamais de baisse de régime, de problèmes de santé, de problèmes personnels qui un jour pourraient nous amener à moins d’innovation ?

L’école publique ne peut pas et ne doit pas reposer sur des performances individuelles ! L’état doit être le garant de l’équité sur le territoire.

STOP au mérite !

OUI à la revalorisation de la profession, des salaires, à l’amélioration des conditions d’exercices pour les élèves comme pour les équipes !