COVID19 et écoles : le SNUipp invite des scientifiques

Que savons-nous précisément du rôle des enfants dans l’épidémie ?

Comment mettre en place d’urgence les mesures adéquates pour éviter une nouvelle fermeture des écoles ?

Facebook live à réécouter : le SNUipp a invité les scientifiques du collectif « du côté de la science » à débattre.

Les membres du collectif « Du côté de la science »  écrivaient à la rentrée scolaire dans Le Parisien, que le protocole était insuffisant pour protéger les personnels mais aussi les élèves et leur famille.

Ils recommandaient le port du masque dès six ans, l’aération renforcée des locaux, l’alternance présentiel/distanciel, échelonnement des récréations et de la cantine, et enfin une communication claire sur l’évolution de la pandémie en milieu scolaire.

Au lieu de cela, et au moment où les classes commençaient à fermer de plus en plus, Blanquer a décidé d’alléger le protocole (le si possible en étant déjà la mesure phare !) et a établit une nouvelle norme : il faudrait désormais trois cas dans une même classe et encore pas d’une même fratrie, pour arriver à la fermeture ! Donc au moment où il fallait entre 5 et 8 jours pour avoir les résultats du test PCR, Blanquer a obtenu ce qu’il souhaitait : la non fermeture des classes !

Pourtant, les enfants jouent un rôle non négligeable dans la diffusion de l’épidémie :

Présentation par Mickael Rochoy, médecin

Est-ce que les enfants peuvent être contaminés ?

7 297, c’est le chiffre officiel des contaminations des 0-9 ans, sur la semaine précédant le dimanche 8 novembre. Sur une journée (8/11/2020) c’est 1376 enfants de 0 à 9 ans et 5637 enfants de 10 à 19 ans.

L’évolution des 0-19 ans est similaire aux autres classes d’âges sauf le creux de la semaine 39 qui correspond au changement de protocole : plus de test pour les élèves contacts car il n’y a plus de cas contacts !!!

Donc première demande du collectif : rétablir la notion de cas contacts pour les enfants et retester.

Est-ce que les enfants peuvent être hospitalisés et faire des formes graves ?

Données au 8/09 : 106 (62) hospitalisés dont 15 (5) en réanimation pour les 0-9 ans (10 19 ans).

Il y a diminution sensible des chiffres en réanimation pour les 10-19 entre mars et aujourd’hui (alors que cette diminution est beaucoup moins importante chez les 0-9): on peut sans doute attribuer cela (au moins en partie !) au port du masque.

Est-ce que les enfants sont contaminants ? oui !

Mais on a entendu répéter le contraire car les études ont été réalisées… pendant le confinement en France. De plus, du fait qu’ils ne soient plus cas contacts et qu’ils soient plus asymptomatiques que le reste de la population, ils sont moins testés. Bizarrement ailleurs dans le monde, les chiffres de cas positifs sont quasi identiques à ceux du reste de la population !

Les enfants (0-9) se contaminent entre eux et contaminent toutes les classes d’âges ! Ils ont le même pouvoir de contamination que toutes les autres classes d’âge.

Présentation par Eric Billy, chercheur suisse en immuno-oncologie :

Les raisons du port du masque

But : bloquer les postillons et les aérosols

Définition des deux : éjections quand on respire quand on parle ou tousse. Les postillons sont les plus grosses particules (tombent au sol jusqu’à 1m), les plus fines sont les aérosols qui peuvent aller loin en fonction des mouvement d’air autour de nous (six mètres démontrés en chine)

Les aérosols diffusent de plus en plus dans les salles au fur et à mesure que le temps passe d’où l’intérêt de la ventilation.

Les toilettes sont des zones de haute contamination : il est important de bien y garder le masque et de se laver les mains. La ventilation y est très importante aussi.

Comment améliorer la ventilation

– aération : 3-5 min toutes les 20 min

– utiliser les VMC si disponibles (sic !)

– surveiller les taux de CO2 pour juger de la qualité de l’air – détecteurs

– utiliser des ventilateurs pour générer un flux contrôlé d’aération

– utiliser des purificateurs pour les espaces clos peu ventilés

– risques accrus lors de la prise de repas : car on ne porte pas de masque

– gérer les flux de personnes

– privilégier des adaptations de lieux de cours permettant de réduire les risques. Exemple : les enfants restent dans les salles ventilées et les profs changent…

Le CO2 comme indicateur de la qualité de l’air : taux optimum entre 800 et 1 000 PPM

Par exemple, dans une salle de 74 m2 avec 25 élèves, le taux de CO2 monte à 2 500 PPM en 1h 30 environ ! Après une aération de 4 min, le taux redescend à 1290 PPM.

Le protocole sanitaire de l’Education nationale n’est pas suffisant, il faut aérer plus souvent mais peu de temps suffit (si les aérations sont suffisantes !!!)

Retrouvez les bonnes pratiques en aération dans ce document :

Voilà pour les principales infos scientifiques apportées. Entre les interventions et après, les scientifiques ont répondu aux questions concrètes des collègues avec d’autres apports.

A retenir aussi : la contamination virale est surtout respiratoire et peu manuportée (contrairement à l’idée véhiculée notamment par un certain professeur savant de Marseille 🙂 )

N’hésitez pas à réécouter ce live !